Philippe Gronon
Depuis la fin des années 1980, Philippe Gronon développe un travail photographique dont le point de départ est la définition la plus simple de la photographie, à savoir qu’elle est une technique de fabrication d’images qui enregistre la réalité telle qu’elle est.
Ce constat se traduit par un protocole de production :
La quasi-totalité des objets photographiés (amplis, coffres-forts, tableaux de cotations, écritoires, pierres lithographiques, tableaux électriques, versos de peinture, etc.) ou plus récemment numérisés, (grattoirs de boîtes d’allumettes, martyrs, châssis photographiques et châssis presse) le sont tous en vue frontale, à échelle 1, détourés de tout contexte ou de toute situation spatio-temporelle.
Sujets autant qu’objets photographiques, traités afin d’être parfaitement reproduits sans être pour autant de simples reproductions ni des artefacts, ces motifs échappent à l’imagerie. Ils utilisent le cadre présent dans leur statut d’objet qui renvoie au tableau déjà composé, ici « peint » par l’usage qui en a été fait. Ainsi la stratification des stigmates de l’usage génère une patine en même temps qu’une aura, ce qui transcende l’objet et lui donne un statut d’œuvre picturale à part entière.
Spiess Seconde Modernité
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