gil joseph wolman
gil joseph wolman (1929–1995) artiste plasticien majeur de la seconde moitié du 20éme siècle fut poète, peintre, sculpteur, artiste conceptuel et cinéaste, toutes ces disciplines étant étroitement liées et imbriquées les unes aux autres tout au long de sa carrière.
les arts plastiques
en 1952 il participe à l’organisation de la gauche lettriste, fonde avec guy-ernest debord « l’internationale lettriste » et crée ses premiers tableaux gestuels et écritures gestuelles.(par le subtil jeu de la décomposition de l’écriture vers la peinture, wolman fait apparaître le lettrisme comme un point de jonction entre la poésie et les arts plastiques).
en 1954 il crée ses métagraphies et avec la revue « potlatch » participe à la polémique avec les surréalistes. (g.j.wolman écrit à andré breton : « breton aujourd’hui c’est la faillite. Il y a trop longtemps que votre entreprise est déficitaire… »).
il invente et pratique avec guy ernest debord la « dérive » dans paris (la « dérive » est un moyen de revisiter la ville en étant à l’écoute des effets psychiques, des critiques et des engouements que ses paysages suscitent. cette « psychogéographie » lettriste est sans doute la première approche historique de l’impact du paysage et de l’architecture sur le psychisme humain).
en 1957 avec, entre autres, asger jorn, pino gallizio et constant, il participe avec le « laboratorio sperimental » au congrès d’alba en italie.
en 1963 il crée « l’art scotch ».
à partir de 1975 il se définit « un artiste déchirant » avec le quotidien déchiré à la première fiac à la bastille et quelques jours en août 1976.
à partir de 1977 c’est « le mouvement séparatiste » avec l’arbre séparé, l’homme séparé, la décomposition, s’en séparer, séparation des corps, déchet d’œuvre, w la liberta, faux wolman de wolman, l’autre moitié, haute vie, interruption manifeste, je suis la proie des mots les mots m’écrivent, la dispersion, peinture fermée, les inhumations, peintures dépeintes 1991-94, 691 sujets de tableaux et voir de mémoire au centre georges pompidou en 1995.
la poésie
il l’aborde après sa rencontre en 1949 avec isidore isou (qui le qualifiera de « cézanne du lettrisme ») en créant la « mégapneumie », poésie fondée sur une désintégration sonore de la lettre et dont il donnera entre autres des récitals :
– au tabou en 1950, au mam de la ville de paris pour la 2ème biennale en 1961
– au t.n.p. palais de chaillot en 1963 et à l’ortf pour la 3ème biennale
– à l’odéon théâtre de france et à radio canada en duo avec son ami françois dufrêne en 1964
– à bruxelles avec henri chopin en 1965
– en italie puis de nouveau au mam de paris en 1967
– à la bbc en 1968
– au théâtre du vieux colombier à paris pour « liberté de parole » (36 heures d’action poétique permanente) en 1969
– au théâtre le palace à paris en 1972
– au centre george pompidou à l’exposition « paris-paris » en 1981
– au centre georges pompidou, « l’anticoncert – dufrêne et wolman parlent sans doute et se taisent peut-être » en 1982
– au musée national d’art moderne, « les immatériaux » en 1985
– au cercle de minuit à la télévision française en 1994
le cinéma
son premier film, « l’anticoncept » en 1951 fut censuré pour finalement être projeté en 1981 au centre georges pompidou et acheté par le musée national d’art moderne pour ses collections permanentes en 1989. il fut projeté en 1983 à l’université des lettres à lille, en 1984 à montréal et en continu en 1999 au queens museum of art de new york dans l’exposition « global conceptualisme : points of origin 1950′ s – 1980’s » et en 2000 au miami art museum.
il réalise :
en 1953 oraisons funèbres film hypothétique projeté au festival du film interdit et faut m’avoir ce mec (version commerciale de l’anticoncept).
en 1981 le drame discret de mitterrand.
en 1982 l’anticoncert, bartock, version française ou le cinéma et son double, et le poète interrompu (1ère et 2ème version).
en 1989 l'(anti) spectacle de l’anticoncept (on the passage of few people on rather brief short of time) à l’institut of contemporary art à boston.
en 1990 l’anticoncept à new york, enregistrement réalisé par keith sanborn sur les instructions de wolman.
à la fin de sa vie gil wolman constatera que tout son travail a plus ou moins toujours tourné autour de l’idée de séparation et de la création de l’espace qui en découle par ce mouvement. les mégapneumies, dès l’origine en 1950, n’en sont-elles pas l’exemple, par la désintégration et la structuralisation de la consonne ?
note : le texte est écrit en minuscule afin de rester dans l’esprit et la pratique de gil wolman pour qui un mot n’était pas plus important qu’un autre.
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